La Renouée du Japon

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La Renouée du Japon ou Renouée à feuilles pointues (Reynoutria japonica aussi nommée Fallopia japonica ou encore Polygonum cuspidatum ) est une espèce de plante herbacée vivace de la famille des Polygonaceae originaire d’Asie orientale, naturalisée en Europe dans une grande diversité? de milieux humides.

Sa capacité à se reproduire, à éliminer ses concurrents en font une ennemie de la biodiversité. Elle a développé une véritable stratégie de compétition envers les autres plantes :
+ la sécrétion de substances a été mis en évidence au niveau des racines de la plante qui font mourir les racines des plantes avoisinantes,
+ la densité des feuilles empêche tout développement d’autres plantes par manque de lumière.
Cette plante a des préférences pour les sols acides, humides, son optimum se situant à un ou deux mètres au dessus du niveau du lit de la rivière. Les périodes d’immersion doivent être courtes car elle ne supporte pas l’asphyxie racinaire. Elle peut former de larges fourrés denses. On la trouve aussi dans les milieux rudéralisés (bords des routes, alentours des jardins, terrains abandonnés) où elle tolère pratiquement tout type de sol.

Où la trouve-t-on ?

Elle colonise les bords des canaux et les rivières sous forme de massifs épars ou de vastes herbiers impénétrables. Elle s’installe préférentiellement dans des zones remaniées par l’homme et prolifère le long des axes routiers, des voies ferrées mais aussi dans les terrains vagues, les forêts et les marais.
Lors de la période automnale (ou hivernale), les grandes renouées se dessèchent et émettent alors de nombreux déchets dans les rivières. Cette importante biomasse? rejetée dans la nature peut provoquer des pollutions organiques et dégrader la qualité des eaux servant à l’alimentation humaine. L’accumulation de déchets peut également bloquer l’écoulement des eaux.

Tiges et feuilles de la Renouée
Tiges et feuilles de la Renouée
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Sur le bassin de la Jouanne, on trouve cette plante principalement, au bord de la Jouanne, sur la commune de Montsûrs et à Saint-Céneré, au lieu-dit les Ifs où une grande station (plusieurs dizaines de m2) est présente rive? gauche. Suite au broyage des plantes sur cette parcelle privée, la plante s’est développée vers l’aval en rive droite, sur 300 mètres environ. Plus en amont, la plante est présente dans un mur en rive du Vénard, à Montsûrs. Enfin, cette plante peut être observée à Argentré, sur le bord de la route de l’Ermitage et ailleurs, dans quelques jardins privés...

Sur le bassin du Vicoin, cette plante est présente en rive du Vicoin en aval de l’étang de la Forge, au lieu dit Le Libaret sur 1 km de rives. On la trouve aussi sur le ruisseau sortant du Moulin Neuf à La Brulâtte, sur le ruisseau de l’étang d’Olivet, à la sortie du bourg de Saint Ouen des Toits et encore le long du talus ferroviaire dans le bourg de Saint Pierre la Cour. Elle est présente dans quelques jardins privés à Nuillé sur Vicoin et Montigné le Brillant.

Comment lutter contre la Renouée ?

La meilleure méthode consiste à arracher manuellement les plantes 2 fois, au minimum, par an, une première fois vers la mi-juin, une deuxième fois début octobre. Mais même en procédant ainsi, le résultat est loin d’être garanti. Cette méthode se limite plutôt aux petites surfaces et aux populations de plantes peu développées. Le bâchage de terre après arrachage puis la plantation peut localement faire régresser la plante mais cela est aussi réservé à de petites surfaces.
Les berges nues ou faiblement boisées la favorisent car la Renouée supporte moins la concurrence des arbres et de la lumière. Une ripisylve? dense peut ainsi limiter sa propagation. Peu appétante, le bétail néglige de la consommer, en dehors, semble-t-il, des chèvres.

Le traitement chimique est proscrit au bord des cours d’eau et demeure inefficace : la plante repousse très bien après un désherbage. Le broyage sans récupération de la matière, par la dispersion des fragments de la plante, augmente considérablement le risque de sa dispersion et est donc à proscrire.

Le concassage des racines a été expérimenté avec succès sur le bassin de la Jouanne et du Vicoin. Cette méthode lourde et coûteuse a néanmoins permis d’éliminer les foyers traités.

Pour plus de détails sur ces expériences de gestion, consulter le document suivant :

gestion de la Renouée sur le bassin du Vicoin
gestion de la Renouée sur le bassin du Vicoin
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Publications

Tiges et feuilles de la Renouée

Pour aller plus loin...

Numéro spécial de la revue Sciences et Territoire? de l’IRSTEA consacré à la Renouée du Japonhttp://www.set-revue.fr/renouees-en...

A noter

Attention à la dissémination de la plante !

Comme de nombreuses plantes, elle a un mode de reproduction sexué (par les graines qui sont peu nombreuses) et surtout un mode de reproduction végétatif par ses rhizomes (racines). Par conséquent, à partir d’un petit fragment de racine, la plante se reproduit. En plus de la reproduction naturelle, la fragmentation puis le transport de morceaux de racines peut se faire par érosion des berges lors de crues printanières. Mais surtout, des travaux de terrassement avec transport de matériaux offrent à la plante de nouveaux territoires. Le remblaiement des berges est donc proscrit si l’on ne connait pas l’origine des terres transportées.